Deux ans après la faillite de Lehmann Brother, il est temps de tirer les leçons de la crise !

Deux ans après la faillite de Lehmann Brother, il est temps de tirer les leçons de la crise !

Quelles sont les  » best practices  » des entreprises qui résistent le mieux à la crise ?

Alors que l’on commence à parler de reprise économique, il est intéressant de tirer les leçons de la crise que nous connaissons depuis 2008.
D’après une étude* réalisée auprès de 33 entreprises BtoB et BtoC leaders de leur secteur, la conjoncture a entrainé une baisse des prix et des volumes pour 78 % des entreprises. Ce double effet de contraction s’est traduit par une chute de CA de 10 à 30% et une attrition du résultat allant jusqu’à 50% pour la moitié d’entre elles.

Quelles sont les entreprises qui ont le mieux résisté à la crise ?

Il est aujourd’hui intéressant de regarder plus en détail la manière dont les entreprises ont réagi à la tempête des premiers mois de la crise. La majorité (85%) ont choisi une stratégie basée sur une défense des volumes de vente alliée à une baisse des coûts de fonctionnement pour tenter de préserver leurs marges. 25% ont intégré la recherche de nouveaux territoires de croissance (marchés connexes ou nouveaux pays). Dans les faits la plupart de ces nouveaux développements avaient été amorcés avant la crise.

Si l’on fait abstraction des particularités sectorielles, il est édifiant de constater qu’une part importante (76%) des entreprises qui ont le mieux résisté à la crise ont profité de cette période pour se poser la question de l’optimisation de leur politique de prix. Cette préoccupation est même passée avant même la préservation du volume d’activité pour 21 % d’entre elles.

Toucher à son système de pricing ne risque-t-il pas de perturber des organisations marketing et commerciales déjà fragilisées par un marché difficile ? Une telle approche ne risque-t-elle pas de déstabiliser des clients rendus versatiles par une conjoncture qui leur est favorable ?

En fait, les ¾ des entreprises « vertueuses » se sont bien gardées de révolutionner leur politique de prix. Elles se sont concentrées sur une remise au carré du système existant.

Concrètement comment cela s’est matérialisé ?

Si les entreprises maîtrisent bien leur prix facturés, 35 à 40% d’entre elles pilotent de façon peu efficace les prix réellement encaissés (consolidation des BFA, des bonus de quantité, des promotions hors facture, du « cost to serve »…). Par ailleurs, pour un même niveau d’affaire, les remises consenties sont souvent extrêmement variables. Ceci est lié à des historiques clients, à des conditions consenties pour un niveau de volume qui n’est plus respecté, à la qualité des acheteurs ou du commercial…

Le premier travail a donc été de colmater les fuites et d’optimiser la mise en œuvre de la politique tarifaire. Cela suppose de répondre à des questions difficiles. Faut-il servir certains clients non rentables ? Élaborer des offres alternatives ? Développer des modes de traitement client moins onéreux ?

Des résultats impressionnants

Cette approche, qui semble courageuse dans une période de concurrence exacerbée s’est cependant révélée extrêmement efficace. Après quelques mois, et sous réserve que cette mise sous contrôle ait été assortie d’un dispositif de pilotage robuste, on peut noter une amélioration de la marge opérationnelle allant de 1,5 à 2%. Comment cela s’explique-t-il ?
D’après les données dont nous disposons, l’impact moyen sur le résultat net issu d’une optimisation de 1% des volumes, des coûts et des prix, est respectivement de 3,8%, 8,5% et 12,7% : augmenter les prix de 1% est deux fois plus efficace que diminuer les coûts et 4 fois plus efficace qu’augmenter les ventes. Pas mal en temps de crise…

Eco-quartiers et phénomène communautaire : éléments clés de la ville du futur ?

Eco-quartiers et phénomène communautaire : éléments clés de la ville du futur ?

Inventer la ville nouvelle en s’appuyant sur les savoir-faire développés par les entreprises dans le cadre de l’optimisation de leur relation client.

 Réduction des émissions de gaz à effet de serre, promotion des déplacements alternatifs et intermodaux, préservation de la biodiversité, limitation de la production de déchets, réduction des consommations d’eau, utilisation de matériaux « durables » pour la construction des bâtiments, attractivité économique et culturelle…  sont autant de défis que doit relever un projet d’Eco-quartier pour tenir ses promesses.

Des projets techniquement complexes

Réussir une telle alchimie ne va pas de soi. Un nombre important de difficultés techniques sont à surmonter (passage d’une logique d’optimisation de la performance individuelle du bâtiment à une logique d’optimisation d’une zone urbaine, élaboration de solutions sur-mesure adaptée aux spécificités de chaque quartier…). Cela nécessite une forte mobilisation de l’ensemble des parties prenantes au service du projet.

Il est indispensable de coordonner l’action des collectivités locales et des bailleurs sociaux qui sont souvent à l’origine même du projet. Les premières en font souvent un élément clef de leur politique de développement durable et de leur gestion urbaine. Elles sont incontournables en terme de financement et d’apport de compétences (services techniques, espaces verts…). Les seconds ont intérêt à faire des économies d’énergie. Autour d’elles doit s’organiser le travail des bureaux d’étude (architectes, urbanistes….), de l’ensemble des acteurs du bâtiment (investisseurs, promoteurs …), de la gestion des flux urbains (énergie, eau, déchets…) et des collectifs de citoyens soucieux de leur qualité de vie et/ou de la défense de l’environnement.

La maîtrise des aspects techniques n’est pourtant pas l’écueil le plus insurmontable

Dans les faits, ce type de projet ne peut être un succès sans l’implication active des habitants qui doivent jouer le jeu. C’est vraisemblablement ce qui est le plus difficile à réaliser dans la durée.

La participation citoyenne doit s’établir très en amont de la réalisation, afin de permettre aux habitants d’intégrer plus facilement les modalités de fonctionnement spécifiques aux Eco-quartiers (notamment les contraintes en termes d’utilisation de certains détergents ou le nécessaire effort de tri des déchets). Les associations, en particulier de défense de l’environnement, doivent être étroitement impliquées, en tant que relais des dispositifs mis en place. Il convient d’organiser un accompagnement des habitants tout au long de la vie de l’Eco-quartier. Cette mobilisation/sensibilisation dans la durée constitue un véritable enjeu pour l’ensemble des parties prenantes et en particulier pour les collectivités locales. On ne peut se limiter à la mise en place d’une structure de communication institutionnelle classique.

Des solutions issues du monde de l’entreprise

Le phénomène communautaire a pris son essor il y a quelques années grâce aux possibilités offertes par le Web 2.0. Il se caractérise par l’émergence de  « groupes composés d’individus qui partagent soit une identité, soit des expériences et des préoccupations de même nature. Ces groupes se composent de personnes qui sont personnellement touchées par un problème commun, soit directement, soit dans leur entourage. L’appartenance à une communauté les aide à comprendre, interpréter leur condition et à chercher des solutions aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer » (Wikipédia)

Les communautés sont aujourd’hui largement utilisées par les entreprises pour renforcer leur relation client.  Elles permettent d’interagir avec eux, de les associer à leur processus d’innovation, de les reconnaitre de façon à en faire de véritables ambassadeurs de la marque.

Une  parfaite adéquation aux facteurs clefs de succès d’un Eco-quartier

Bien utilisées, les communautés constituent un laboratoire idéal pour identifier les tendances et métiers de demain, tester les réponses adaptées, organiser la communication et le dialogue entre les différentes parties prenantes du projet.

Elles permettent d’être à l’écoute des usagers, de faire remonter leurs interrogations, suggestions, attentes, projets, difficultés, mécontentements, de les impliquer en les faisant directement participer aux innovations déterminant l’avenir de leur éco-quartier. Ceci suppose de réaliser l’exégèse de l’expression citoyenne, d’en faire émerger les enjeux, puis de déterminer par quels moyens (publics et privés) les différentes problématiques peuvent être concrètement traitées.

Une fois ce projet de vie en commun établi, son rôle est de promouvoir l’action des différentes parties prenantes auprès des usagers, de valoriser les initiatives qui ont été prises, d’évaluer les actions engagées, de tester de nouvelles initiatives par une gestion des projets au plus proche du terrain, de s’assurer que les engagements contractuels vis-à-vis des collectivités locales et des représentants des habitants sont respectés et, enfin d’organiser le dialogue…

Construire le monde de demain est une nécessité… à nous d’être assez innovants pour être capables de l’inventer.

Publié le 15/02/2011 dans les Echos

Les services, nouvel eldorado du retail ?

Les services, nouvel eldorado du retail ?

Vous l’avez peut être remarqué lors de votre dernier passage en magasin : les services, hier, parents pauvres du retail envahissent aujourd’hui nos rayons. Comme tous les secteurs d’activités, le retail renforce son offre par les services : un moyen d’augmenter le montant du panier moyen tout en nourrissant le positionnement de l’enseigne.

Le modèle des Grandes Surfaces est historiquement orienté « produit »

Pendant des années, le retail s’est limité à la commercialisation de produits sans oser s’aventurer dans les services marchands. Les services se limitaient ainsi à l’accueil, l’encaissement, la livraison des produits encombrants, au SAV et aux services financiers (carte de crédit et facilités de paiement principalement).

Certains précurseurs ont pourtant senti un business prometteur : Carrefour ou Auchan ont complété leur offre avec le voyage ou la billetterie. D’autres, comme Darty, ont fait du service un véritable levier de différenciation avec son désormais célèbre « contrat de confiance ».

Mais les démarches « services » restaient timides, les enseignes se concentrant principalement sur la distribution de produits et la qualité de l’expérience en magasin.

Les évolutions en actuelles invitent les retailers à renforcer leur gamme de services

L’exigence accrue du consommateur en attente d’une expérience d’achat simple, rapide et efficace pousse les enseignes à multiplier les propositions facilitant le parcours d’achat : conseil en magasin, garde d’enfants, caisses self-service, drive, livraison à domicile,…

La généralisation du prépayé ouvre des marchés hier considérés comme « non adressables » par les retailers : assurance, services à domicile, coffrets cadeaux,… Les bonbons hier positionnés en caisse laissent peu à peu leur place à des cartes cadeaux ou à des assurances de poche.

Enfin, les services sont un formidable levier pour développer l’usage des produits commercialisés et élargir sa cible de clientèle. L’exemple de Leroy Merlin est de loin le plus emblématique avec ses cours de bricolage, son assistance téléphonique et son service de pose et d’installation à domicile. Autant de leviers qui permettent de lever les freins à l’achat tout en créant des aficionados du bricolage.

Derniers arrivés, les retailers seront-ils demain les acteurs incontournables de la distribution de services ?

Leur maitrise d’un réseau physique qui constitue encore un point de passage obligé pour nombre de français les place en bonne position pour s’imposer comme le centre de service de demain.

Même si les banques ou la Poste bénéficient d’une forte légitimité sur les métiers du service, elles auront de plus en plus de mal à s’imposer face à des retailers qui, du fait de leur métier, positionnent le service comme un complément naturel au panier du client : offres de services liées à l’achat des PC à la Fnac ou chez Boulanger, Service de pose de cuisine chez Ikea, location de véhicules utilitaires chez E. Leclerc ou chez U, Services à la personnes chez Simply Market (en lien avec le programme de fidélité), Listes cadeaux chez Carrefour …

Le mouvement ne fait que commencer. Alors même qu’elles semblent condamnées à devoir se réinventer, les grandes surfaces pourraient  ainsi s’imposer comme  les leaders de la distribution de services de demain, ne serait-ce que par la largeur de l’offre proposée.  Un acteur comme Leroy Merlin commercialise ainsi déjà plus de 300 services…

Le « chat » : gadget a la mode ou véritable levier de croissance ?

Le « chat » : gadget a la mode ou véritable levier de croissance ?

Aide adaptée et non intrusive, gratuité, rapidité, réponse précise et personnalisée sont autant d’atouts qui font du « Chat » l’un des canaux préférés des Français. Pourtant, force est de constater qu’il reste confidentiel et cantonné à quelques secteurs d’activité.

Si la technologie « Chat » existe depuis plusieurs années, peu d’entreprises se risquent aujourd’hui à l’utiliser sur notre territoire. Ainsi, selon nos estimations, moins de 15% des entreprises françaises l’utilisent actuellement en service client (hors « chat » différé). Plusieurs idées reçues expliquent cette maigre performance : peu d’impacts sur le taux de transformation et sur le montant du panier moyen, réduction des coûts de traitement client limitée, doute sur la capacité à proposer une qualité de service adaptée.

Ces doutes face à la performance du canal « Chat » sont-ils justifiés ?

L’expérience démontre tout l’intérêt d’un tel canal :

  • Taux de conversion multiplié par 3 ou 4 selon les catégories et les cibles clients
  • Coût de traitement de la demande client réduit d’environ 60% (par rapport au coût par téléphone)
  • Satisfaction Client identique voire supérieure au taux obtenu par les autres canaux

Pourtant, toutes les entreprises n’obtiennent pas de si bons résultats. Certaines abandonnent la technologie faute d’impacts représentatifs sur le tunnel de conversion ou sous l’effet des difficultés de mise en œuvre.

Comment s’organiser pour capter tous les bénéfices du « Chat » ?

L’expérience permet de dégager 5 conditions de réussite dans la mise en œuvre de cette technologie :

1. Cibler l’utilisation du canal. Le « Chat » ne convient pas dans toutes les situations. Il est primordial de cadrer, dès l’amont, son utilisation en répondant à 5 questions clefs : Quelles sont les pages web où l’utilisation du chat est pertinente ? Pour quel(s) profil(s) de clients ? Quels usages et quelle ergonomie proposer pour chacun des profils retenus ? Quand proposer ce service (tout le temps, en cas d’inactivité prolongée…) ? Quels sont les objectifs en termes de chiffre d’affaires, de satisfaction client et de productivité ?

2. Accompagner les conseillers « chateurs » de manière adaptée. Les spécificités du canal, notamment, sa proximité avec les modes d’interactions type MSN ou SMS, rendent nécessaire la mise en place d’un dispositif de professionnalisation alliant formation à l’outil, formation à l’écrit et mise en pratique. Ce dispositif devra être relayé par un accompagnement renforcé du management de proximité et la mise en place d’un système d’animation et d’évaluation adapté.

3. Adopter d’entrée les pratiques gagnantes. La réactivité du canal est primordiale. Il faut donc réduire au maximum le temps d’attente client, idéalement, en dessous de 15 secondes, et fermer le canal lorsque les courbes de charge ne permettent plus d’assurer cette réactivité. Une autre bonne pratique est de limiter le nombre de cessions « Chat » gérées en parallèle. Si le nombre habituellement privilégié est de 3 cessions par conseiller, on prêtera attention à tester leur capacité à gérer cette complexité. Certains profils auront, en effet, besoin de plusieurs mois à 2 cessions avant d’y arriver. Enfin, l’utilisation des pièces jointes, des liens vers des documents multimédia, ou de liens URL permet d’écourter les conversations et d’améliorer le taux de satisfaction client.

4. Tester et optimiser en continu. Cette pratique largement intégrée dans l’optimisation des sites web et des approches multi-canal doit être élargie au canal « Chat » afin d’en optimiser la performance.

5. Intégrer le chat dans l’environnement multi-canal. Comme tout canal, le « Chat » doit s’intégrer, de manière fluide, dans l’expérience client multi-canal. On prêtera, notamment, attention aux règles de basculement vers les autres canaux et à la transmission effective des informations client entre les canaux.

Un canal qui pourrait devenir incontournable sur certaines cibles

Si le « Chat » peut encore paraître secondaire pour nombre d’entre nous, les générations digitales pourraient en faire leur canal de contact préféré. Convaincues que le téléphone, l’e-mail et le courrier sont obsolètes, elles trouvent en effet dans ce canal de quoi répondre à leur attente d’immédiateté et de personnalisation. Les entreprises qui leur proposeront ce service les séduiront plus largement.

Publié le 15/10/2010 dans Relation Client Magazine

Réussir le double challenge de la réduction des coûts et de l’amélioration de la satisfaction client

Réussir le double challenge de la réduction des coûts et de l’amélioration de la satisfaction client

Et si la crise fournissait l’opportunité aux entreprises de revoir en profondeur l’organisation des directions marketing et commerciale ? En jeu : une meilleure relation client.

En période de crise, les directions marketing et commerciales des grandes entreprises sont amenées plus que jamais à revoir leur mode de fonctionnement, pour améliorer leur performance et replacer le client au centre de leurs préoccupations.

Un contexte économique d’une nature nouvelle

A l’heure où les effets de la crise financière sur l’économie réelle ne font plus aucun doute, la plupart des dirigeants cherchent à adapter la voilure de leur entreprise à une conjoncture sans précédent à laquelle personne n’était préparé.

Cette nouvelle situation se caractérise, pour les dirigeants, entre autre, par :

  • une chute brutale de l’activité à court terme, pouvant atteindre des niveaux jamais atteints depuis 1929,
  • une absence de visibilité moyen terme rendant difficile toute anticipation en terme d’investissements.

Un premier niveau d’ajustement a conduit nombre d’entreprises à alléger au maximum leurs coûts variables (réduction en masse des dépenses marketing et de communication, downsizing de l’outil de production…). Comment alors maintenir un bon niveau d’adaptation des organisations, tout en rétablissant un niveau de rentabilité, fortement érodé par la conjoncture ?

La réponse à cette question n’est pas simple. L’entreprise doit préserver sa capacité de réaction en cas de reprise dans les prochains mois, éviter de perdre les meilleurs collaborateurs, préserver une relation client souvent construite au cours de longues années, ne pas ouvrir la porte à une concurrence rendue particulièrement agressive... L’enjeu est de taille et les risques sont grands.

Au-delà des risques, une opportunité historique

Au-delà de la crise, cette situation ouvre sur un autre enjeu, encore plus fondamental pour le développement à moyen terme des entreprises. En posant « l’injonction paradoxale » que constitue la nécessité de concilier réduction des coûts et accroissement de la performance commerciale, elle crée l’espace de contrainte et d’ambition nécessaire à la mise en œuvre de changements profonds difficiles à faire accepter en période de croissance.

Elle offre l’espace de liberté qui peut permettre de réaliser LA révolution dont la presse managériale parle depuis longtemps sans que les entreprises aient – pour la plupart – réussi à réellement passer à l’acte. Il s’agit de réussir l’orientation client, de centrer l’ensemble de l’entreprise sur le client, tout en maîtrisant les coûts.

En d’autres termes et à condition de bien savoir s’y prendre, les objectifs quantitatifs de réductions de coûts constituent d’incomparables leviers permettant de faire bouger le centre de gravité de l’entreprise et de la mobiliser  pour analyser les dysfonctionnements opérationnels.

Contrairement aux idées reçues, par leur position en interface avec les clients, les fonctions commerciales front office (forces de vente, télé conseillers…), back office (assistants commerciaux, ADV, …), et marketing (stratégique ou opérationnel) sont sans doute les mieux placées pour faire évoluer les autres fonctions régaliennes (production, supply chain, RH…) :

  • elles représentent un potentiel de réduction de coût non négligeable, car largement inexploité,
  • elles sont stratégiques car elles conditionnent étroitement la qualité de la relation client et sont en interface avec la plupart des autres fonctions de l’entreprise.

Changer durablement l’entreprise

Dans les faits, et même en temps de crise, provoquer les évolutions nécessaires n’est pas chose aisée. Les efforts de l’entreprise doivent s’articuler autour de deux axes :

  • Une approche différenciée des clients, dont l’objectif est de concentrer l’allocation des ressources, en particulier humaines, sur les clients dont l’importance est la plus forte pour l’entreprise. Ce travail, qui doit être basé sur une analyse fine du coût de traitement d’un cycle client, doit permettre de piloter la réduction de coût sans toucher au capital client, en concentrant les efforts des forces marketing et commerciales sur les actions les plus porteuses de valeur.
  • L’optimisation des processus marketing et commerciaux afin d’en améliorer le ratio coût/efficacité. Ce travail qui intègre l’impact des nouveaux modes de traitement sur les processus commerciaux de l’entreprise, s’effectue en utilisant des démarches de type « Lean Sales & Marketing ».

Si la réduction de coûts s’avère être un levier unique pour accélérer l’orientation client des entreprises, il convient pour réussir de pas négliger le besoin d’accompagnement et de s’appuyer fortement sur le management intermédiaire.

Une telle approche, lorsqu’elle est menée à son terme permet de changer profondément et durablement l’entreprise en générant des économies de 20 à 30 % des coûts marketing et commerciaux.

Le challenge pour les entreprises est donc de s’appuyer sur la crise pour se réinventer en profondeur. D’un point de vue marketing et commercial, l’ampleur du chantier est posée. Les leaders de demain seront sans aucun doute ceux qui auront su le mieux les intégrer dans leur feuille de route actuelle.

Publié le 08/06/2009 dans Le Journal du Net