Mobilité et transport ont souvent été considérés comme deux synonymes en matière de politique urbaine. La réalité de nos métropoles nous fait prendre conscience qu’il s’agit d’une conception trop étriquée pour répondre aux enjeux de nos villes modernes. Les mobilités d’aujourd’hui sont au cœur d’un urbanisme recentré sur la place du citadin.
En trente ans, le paysage urbain de l’ensemble de la planète s’est profondément transformé.
La définition même de ville s’estompe pour laisser la place à la notion d’espace urbain
Cette notion, plus diffuse et plus complexe -qui s’illustre, en France et en Europe, au travers de l’émergence des métropoles- à une conséquence: en matière demobilité, c’est aujourd’hui moins la distance que l’on parcourt que le temps que l’on met à la parcourir qui importe.
Il est étonnant de constater que, dans un espace urbain qui se dilate, la fameuse constante de Zahavi reste néanmoins pertinente, tout du moins dans nos pays occidentaux. Le budget-temps que les citadins consacrent au transport reste stable, autour d’une heure.
Dans les faits, cette stabilité est symptomatique de profonds changements comportementaux de la part des individus. Les rythmes urbains se désynchronisent, les modes de vie et de travail évoluent.
La Ville devient un lieu de mobilité 24/24 et 7/7
Ces évolutions ont un impact non négligeable sur le système de transport urbain. Si un écrêtement des pics de fréquentation aux heures de pointe permet de mieux gérer une offre de transport public souvent saturée – dans une logique de smart grid – la mobilité se doit de refléter de plus en plus la diversité des attentes des citadins.
Comment accorder offre de mobilité et développement de la ville contemporaine ?
L’approche traditionnelle de la mobilité est réduite à sa dimension technique : le transport. En d’autres termes, il s’agit d’organiser, dans une logique de service public, l’acheminement de flux de voyageurs. La logique prédominante est alors une logique d’infrastructure, d’optimisation de coût, d’organisation de modes de transport toujours plus nombreux.
Cette approche est devenue trop monolithique pour la métropole moderne. Pour organiser la mobilité de demain, il faut comprendre la ville d’aujourd’hui. La mobilité est un élément constitutif du développement urbain qui s’insère dans un écosystème plus large. Bien comprendre la mobilité en ville nécessite d’aller au-delà de la dimension technique du déplacement. Cela nécessite la prise en compte du développement des activités urbaines et de leur organisation dans leur ensemble, la nature des différents espaces, le tissu social, économique qui caractérise ces activités. La question du transport urbain pose avant tout la question de l’accessibilité des différents lieux de vie, dans une logique de durabilité.
Quels sont les caractéristiques de cette nouvelle mobilité ?
L’accessibilité est sans doute l’élément clef car c’est elle qui conditionne l’équilibre entre les territoires de la ville. L’accessibilité doit se comprendre au sens large. Il s’agit de permettre à l’ensemble des populations de passer facilement d’une partie à l’autre de la ville, quels que soient leur origine sociale ou leurs niveaux de motricité (personnes âgées, personnes handicapées…). Sans cette accessibilité la ville devient génératrice d’exclusion. Historiquement ce rôle était joué par la voiture -surtout pour les quartiers périphériques- grâce au niveau de flexibilité qu’elle apporte au déplacement.
Aujourd’hui l’engorgement des voies de circulation, la volonté de « décarboniser » les centres villes, la lutte contre la pollution et la baisse du pouvoir d’achat induisent la nécessité de trouver une alternative à la voiture individuelle. Cette alternative nécessite de penser la ville avec les transports et réciproquement. Si les transports en commun restent la colonne vertébrale de la mobilité urbaine, il est nécessaire de construire le bouquet d’offre permettant d’irriguer l’ensemble -y compris la périphérie- de la ville. L’intégration de cette offre de transport au rythme de la ville est déterminante. La nouvelle offre de mobilité doit permettre de lisser les flux de trafic et de desservir l’ensemble de « fonctionnalités » urbaines en fonction des besoins des habitants. Chaque individu doit pouvoir se déplacer facilement, dans des conditions de temps, de prix et de confort acceptable… être à une heure maximum de l’ensemble des services urbain, dans une logique porte à porte.
Le deuxième enjeu clef de la mobilité urbaine est sa durabilité
Sans même parler de l’importance de limiter le réchauffement climatique-qui sera sans doute l’Enjeu majeur de la deuxième partie de ce siècle-, la durabilité devient nécessaire sans un contexte de maîtrise de la consommation de carburants fossiles et de limitation de la pollution urbaine.
La mobilité moderne se doit d’être à la fois propre et écologiquement « éthique ». Elle doit s’insérer dans la politique énergétique du territoire dans une logique de « smart grid », prendre en compte les enjeux de santé publique et de maîtrise d’émission de gaz à effet de serre.
Quelle conclusion en tirer ?
Ces éléments rendent la vision traditionnelle des transports trop technicienne, trop rigide, inadaptée aux nouveaux rythmes urbains. La ville moderne nécessite une réelle intermodalité, qui organise et facilite le passage d’un mode de transport à l’autre en fonction des besoins et des moments.
Cette approche s’intègre pleinement dans la politique d’urbanisme de la ville, au travers notamment de la création de « hub de mobilité » et de la place réservée aux modes de transports « doux ».
Bien au-delà de sa fonction première, les mobilités d’aujourd’hui sont devenues un axe majeur de la politique urbaine, plaçant les transports au cœur d’un urbanisme recentré sur la place de l’individu en ville. Cela constitue à n’en pas douter un défi technique, architectural et institutionnel, mais réellement incontournable si l’on veut faire de la Ville un lieu qui reste profondément humain.

Projets de transformation… Tout ça pour ça ? (volet 1)
Les projets de transformation se sont succédé au sein des entreprises durant les années 2000-2012. À l’heure où notre pays connaît une crise qualifiée d’historique, il est instructif de dresser un bilan de leur efficacité. HTS Consulting a publié en février 2013 une étude réalisée auprès de 21 grands groupes européens dont les enseignements bousculent quelque peu les discours les plus convenus.

Le spectre d’un acteur global de la mobilité issu du numérique se profile
Si les acteurs historiques n’arrivent pas à créer un standard incontournable, l’émergence d’un booking.com de la mobilité est probable. Une nouvelle chaîne de la valeur sectorielle est en train de se créer. L’enjeu est d’en maîtriser les maillons clefs avant que cela ne soit trop tard.

La création de valeur se déplace du transport physique vers l’intermédiation et la donnée
Face à cette évolution, les acteurs traditionnels développent leur propre stratégie d’intégration, basée le plus souvent sur un élargissement de leur métier de base pour avoir accès au marché de la donnée et ne pas laisser ce gisement de valeur aux nouveaux entrants issus du numérique.

Le Smartphone s’affirme comme le pivot de la « mobilité en mobilité »
La mobilité urbaine de demain passe par une intégration à tous les niveaux. De façon mécanique, le Smartphone devient le lieu où les différents niveaux d’intégration de l’offre peuvent être facilement accessibles au citadin.

La mobilité urbaine de demain se nourrit du développement de nouveaux usages
Face à ces enjeux, de nouvelles solutions de mobilité émergent. La plupart des réponses techniques existent aujourd’hui. Le véritable défi est plus de réussir à faire adopter les nouveaux usages induits par ces réponses que d’élargir l’offre.

La mobilité urbaine est à réinventer
À bout de souffle, la mobilité urbaine moderne ne répond plus aux enjeux de développement des villes ni aux besoins des citadins. Elle doit, aujourd’hui, se réinventer. L’enjeu est lourd, il s’agit de préserver le tissu économique et social urbain et d’éviter le chaos.

Devez-vous avoir peur des Réseaux Sociaux d’Entreprise ?
Les RSE sont appelés à jouer un rôle déterminant dans l’évolution des modes de fonctionnement des organisations. Cependant, l’expérience prouve que lancer un RSE n’est pas sans risque. Faut-il en avoir peur ?

Du « contrat social » au « contrat managérial »… vers un management 2.0
Créer un ordre social qui soit réellement au service de l’intérêt général, la réalité du monde des affaires a renvoyé l’idéal du Siècle des Lumières au rang des chimères. Et pourtant… Rapport vie privée/vie personnelle, évolution des modes de vie, arrivée d’une nouvelle génération, les entreprises sont profondément en train de muter. Est-on à l’aube d’un bouleversement ?

Et si le E-commerce était le grand gagnant de la « crise de la dette » ?
La crise que nous avons connue fin 2011 n’y a rien changé, l’e-commerce continue sa progression. En 2012 et 2013, le leadership commercial se jouera sur la toile… avis aux entreprises en ces temps bousculés.

Pricing : les 5 problèmes qui doivent être traités en période de crise
Le retour de la crise pose de façon aigüe la question de la rentabilité des opérations. L’optimisation de la politique de prix reste le moyen le plus efficace pour avancer rapidement. Comment s’y prendre pour changer sans tout bouleverser ? Comment rester simple tout en se posant les bonnes questions ?