Face à ces enjeux, de nouvelles solutions de mobilité émergent. La plupart des réponses techniques existent aujourd’hui. Le véritable défi est plus de réussir à faire adopter les nouveaux usages induits par ces réponses que d’élargir l’offre.

Pour éviter le chaos urbain et son impact économique et social, de nouvelles solutions de mobilité émergent.

Portées conjointement par des ruptures technologiques et sociétales, des alternatives de mobilité se mettent progressivement en place, partout dans le monde. Globalement, elles s’articulent autour de trois axes : les offres de transport individuel, les services d’intermédiation entre consommateurs et les services d’information.

Ces nouvelles solutions, qui s’expriment différemment en fonction de la réalité géographique marquent le passage d’une mobilité articulée autour des véhicules et de leurs infrastructures spécifiques à une mobilité axée autour des usages et des services d’information et d’intermédiation.

Dans le modèle traditionnel, les infrastructures sont interconnectées (gares multimodales, connexion des lignes de transport entre elles…), mais l’intermodalité réelle reste faible (ainsi, le billet unique est encore inexistant dans de nombreuses métropoles). La montée en puissance des services autour de la mobilité (services d’information multimodale, d’intermédiation…) va bousculer violemment ce modèle en favorisant la concurrence intermodale.

Cela se fera au travers de l’émergence de nouveaux acteurs (autopartage, VTC, utilisateurs  C2C) et de l’intégration des nouvelles technologies aux infrastructures existantes (bornes de recharge, aires de covoiturage).

La mutation des usages a démarré, mais reste encore embryonnaire

Si le mouvement est enclenché, le tournant de la mobilité urbaine n’a pas encore été pris par la plupart des citadins. Les solutions alternatives de mobilité existent et sont aujourd’hui sur le marché, mais les usages alternatifs de mobilité (non contraints) restent marginaux, quels que soient les pays étudiés.

Les véhicules propres, les nouveaux services de mobilité ou d’intermédiation ne parviennent pas encore à créer une alternative tangible.  Leur taux de pénétration reste relativement faible. À titre illustratif, le taux de pénétration de la location de voiture entre particuliers était d’environ 0,2 % en France en 2013 (4).

Répondre aux défis de la mobilité urbaine est moins un problème d’offre qu’un enjeu de transformation des usages

Pour transformer les intentions en changement de comportements, il est primordial de rendre les offres alternatives les plus accessibles possible aux citadins. Cela passe, certes par du volontarisme politique, mais aussi par une intensification de la présence et de la visibilité des nouvelles solutions de mobilité en ville. En d’autres termes, l’accroissement de cette visibilité/accessibilité passe par une intégration à tous les niveaux.

Jean-Bernard Girault et Laurent Kalfon

Publié le 28/10/2014 dans les Echos

Sources

(4) Estimation HTS sur population adressable, 2013